Le Road Studio est un dispositif embarqué à bord d’un semi poids lourd qui permet aux artistes de réaliser leurs projets dans l’acoustique et l’ambiance qui les inspirent le plus.
Nous sommes partis à la rencontre de l’ingé-son Benjamin Mathieu qui est à l’origine de ce concept de studio mobile.

Peux-tu nous raconter comment est né le Road Studio ?
Benjamin Mathieu : – « J’ai d’abord fait un BTS Audiovisuel en Son à Roubaix et après j’ai toujours voulu travailler en studio alors j’ai fait des stages dans des studios à Paris où j’étais assistant son. Aujourd’hui, je pense qu’il faut avoir son propre studio et l’idée d’être indépendant me plaisait plutôt bien. J’ai commencé par être intermittent sur du live mais très très vite, j’ai monté le studio, un an après mes études.
Un studio ça coûte cher et j’étais jeune, je sortais des études, donc je suis parti sur l’idée d’un camion pour ne pas avoir de loyer (même s’il faut bien sûr louer l’emplacement sur lequel on va se mettre). Et c’était en quelque sorte, une manière de m’identifier, de faire un truc différent concernant la production de musique. Je propose aux artistes, ma méthode d’enregistrement et il y a énormément de choses à faire avec ce concept. Ils peuvent choisir le lieu qu’ils souhaitent et moi je tire un câble et j’agis un peu comme une régie mobile. »
Qu’est-ce qui t’as amené à vouloir bosser dans ce milieu ?
B.M. : – « En fait à la base, je voulais faire de la biologie génétique. En inscription au bac, c’est vraiment au moment d’écrire mes voeux, que je me suis dit : « bon allez je vais pas faire ça, je vais faire autre chose ! » J’ai donc choisi des lieux où devenir ingé-son parce que c’est quand même une passion la musique, j’avais un groupe et je me suis dit que si ça pouvait être mon métier ça serait encore mieux. A partir de ce moment, j’ai été pris en BTS et en sortant j’ai beaucoup voulu travailler en studio. J’aime beaucoup produire, et c’est ce côté de fabrication qui me plaît. Au final, c’est un métier beaucoup plus artistique que technique. »
Tu travailles sur des projets différents, est-ce que tu as une préférence pour un type de projet en particulier ?
B.M. : – « J’aime enregistrer des albums mais aussi des live sessions. Je préfère l’album ou EP, par exemple c’est la première fois avec le projet “Dévoré” que je fais de la réalisation d’album. Au delà de faire l’enregistrement, le mixage.. il y a vraiment un côté artistique de prise en charge globale (arrangements..). C’est vraiment le challenge de donner une couleur au disque, de lui faire défendre telle ou telle chose. J’aime aussi le live car tout est complémentaire. Je fais pas mal de résidences artistiques notamment sur des projets européens où on est 50 artistes de toute l’Europe et pendant 2 semaines, on crée sur des thèmes. »
Quelles sont les qualités impératives pour être un bon ingénieur-son ?
B.M. : – « Il faut vraiment être passionné, avoir le côté créatif, artistique. Je pense que c’est un atout d’être musicien aussi pour comprendre les problématiques et faire tes propres projets. Ce qui va être important aussi, c’est savoir être diplomate. On travaille avec des artistes et il faut savoir gérer “les gens”. Tu dois créer des conditions optimales pour que l’artiste donne le meilleur de lui même. Parfois l’artiste ne va pas comprendre ce qu’il fait et il a besoin de toi pour avoir un oeil extérieur, du recul. C’est un peu une posture de savoir où tu te places : il faut avoir les bonnes manières de dire les choses. »
Quels sont les projets à venir avec le Road Studio ?
B.M. : – « En ce moment, l’album de “Dévoré” où j’ai fait la réalisation. On a beaucoup travaillé les arrangements, on est allé beaucoup plus loin. J’ai beaucoup de projets d’albums, de mixage, d’enregistrements en parallèle.
J’ai aussi des projets personnels que j’aimerais finir cette année. Toujours des projets de résidences, de live sessions.. »
About Benjamin…

Un instrument sur lequel tu préfères bosser ?
B.M. : – « La batterie est quand même un instrument assez fastidieux à travailler en studio : plus compliquée à capter, dépendante de beaucoup de choses.. Sinon je bosse de plus en plus sur des synthés parce qu’on peut quand même faire des choses hyper créatives. »
Quelles sont tes influences musicales ?
B.M. : – « J’écoute beaucoup de choses différentes. Il y a quelques esthétiques que j’aime beaucoup. J’écoute pas mal Alt-J, Son Lux, Bon Iver. Un univers plutôt folk, indé, électro..
Au lycée j’avais un groupe de rock ! Maintenant ce qu’on fait (parce qu’on est deux sur mon projet perso) c’est inspiré d’électro, avec une base folk. »
Un concert qui t’a marqué plus qu’un autre ?
B.M. : – « J’ai vu Bon Iver en concert il y a quelques temps et c’était vraiment cool. Et dernièrement il fait des choses un peu plus expérimentales et c’est très intéressant. »
Un artiste avec qui tu as bossé qui t’a beaucoup touché ?
B.M. : – « J’avais fait un EP avec “November Polaroid” où l’univers, l’ambiance de leur musique sont vraiment bien. Ensuite “Dévoré” parce que j’ai ce rôle de réalisation et je suis vraiment très fier de ce qu’on a fait.
Je suis assez content de tous les projets que j’ai pu faire. »
Retrouvez toute l’actualité et les projets du Road Studio :
Facebook : https://www.facebook.com/roadstudiomobile/
Instagram : https://www.instagram.com/roadstudio/?hl=fr
Site : http://roadstudio.fr/
Merci à Benjamin Mathieu pour ces échanges enrichissants et passionnants et pour l’accueil.
Un avis sur « Rencontre avec Benjamin Mathieu : créateur du Road Studio »